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Libération
Reportage

Salernitana prend le Calcio en pleine figurePromu en D1 italienne cette saison, le club de foot faisait la fierté de sa région. Commence alors un long martyre.

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publié le 18 janvier 1999 à 23h13

Le Calcio est une dure école où la confrontation avec des clubs

prestigieux provoque bien des malaises. C'est le cas de la Salernitana, un des promus cette saison en serie A et emblème de toute une région dont la seule fierté jusqu'ici était représentée par Naples et Diego Maradona. De l'autre côté de la baie, le football s'était enfin réveillé il y a cinq ans sous l'impulsion d'un entrepreneur énergique, qui a réussi à donner au club une image respectable, d'un conseiller charismatique en la personne de Pietro Mennea, ancien recordman du monde du 200 mètres, et d'un entraîneur artisan de l'ascension en D1. Une longue série de défaites a semé le doute. Cette semaine, le club a cédé à la pression, perdant le même jour son propriétaire, son mentor et peut-être son âme.

Salerne envoyé spécial Un stade en terre battue, un vent d'hiver glacial, un vestiaire sans âge: bienvenue au stade d'entraînement de la Salernitana. Le terrain de Baronissi, au nord de Salerne, est loin d'être digne d'un club de football de première division italienne. Dans le couloir, le magasinier vient d'installer sa bombonne d'eau chaude et distribue le breuvage énergétique comme du vin chaud. «Y'en a marre de devoir travailler dans ces conditions», maugrée l'attaquant Marco Di Vaio en prenant son gobelet en plastique. «On change de lieu d'entraînement comme de chemise. On perd nos marques et notre temps à passer des heures en voiture sur une autoroute surchargée.» Les protestations pleuvent. En face, dans l