Melbourne correspondance
Elle a 15 ans, mais l'Australie l'attendait depuis près de vingt ans. Depuis la deuxième victoire d'Evonne Goolagong à Wimbledon, en 1980. Elle, c'est Jelena Dokic, qui porte sur ses jeunes épaules l'espoir d'une nation pour qui le tennis n'est pas une activité de loisir ou un business, mais un droit divin à la gloire.
Pendant les années 50, 60 et 70, les joueurs et joueuses australien(ne)s semblaient être seuls contre le reste du monde, dans tous les tournois, sur toutes les surfaces, en simple comme en double: Laver, Newcombe, Roche, Emerson, Rosewall, Margaret Smith-Court, Evonne Goolagong-Cawley" Mais, à partir des années 70, les victoires se sont faites rares. Et puis plus rien; une génération entière de fans australiens a assisté, en rageant, à la montée des Européens («qui ont enfin appris à tenir la raquette du bon côté»), au retour des Américains, et s'est forcée à se passionner pour les victoires à répétition en double des Woodies (Woodforde Woodbridge).
Relève. En 1997, enfin, c'est le miracle: le Queenslander Patrick Rafter gagne l'US Open; en 1998, il récidive, battant en finale son rival de Melbourne Mark Philippoussis. Restait les filles. Les spécialistes ont bien repéré les excellents résultats d'une blondinette, en junior, et dûment noté qu'elle a fini n° 1 mondiale dans cette catégorie l'an dernier, mais, échaudés par de précédentes déceptions, ils attendent, pour voir. Début 1998, Jelena Dokic est sélectionnée pour la Hopman Cup, u