Le rêve d'un feuilletoniste s'appelle CIO. On va de coups de théâtre
en rebondissements. Le Washington Post, qui cite Junichi Yamaguchi, un haut responsable des Jeux de Nagano, raconte qu'à la demande du CIO (Comité international olympique), dix boîtes de documents contenant les écritures relatives à la manière dont la ville a obtenu les Jeux ont été brûlées. Ce feu de la Saint-Jean eut lieu en mars 1992. Mais c'est seulement aujourd'hui que les suies retombent, car, toujours selon ce haut responsable, l'exigence du CIO avait valeur d'ordre. Junichi Yamaguchi raconte que cela a été fait «par courtoisie». Les dirigeants de Nagano redoutaient que si ces documents parvenaient dans des mains indélicates, «cela [pourrait] causer des désagréments [à certains membres du CIO]. Et nous ne le voulions pas». Pourtant, la semaine dernière, il affirmait: «J'ai donné l'ordre de brûler ces dossiers car il n'y avait pas de place pour les stocker.» Si cela confirme que le Japon manque de place, il faut noter un progrès dans les déclarations de monsieur Yamaguchi.
On imagine assez bien pourquoi les dossiers sont passés par les flammes. Junichi Yamaguchi soutient maintenant que Nagano a dépensé 14 millions de dollars pour s'attirer les faveurs de 62 membres du CIO en les logeant dans des hôtels de luxe, leur fournissant des geishas et les transportant par hélicoptère. Cela monte à 225 000 dollars le baptême de l'air. On savait que dans cette affaire la corruption ne connaissait pas de frontiè