Le palais des Sports de la porte de Versailles à Paris s'était déjà
vidé d'une bonne partie de ses 5 000 spectateurs, lundi soir, lorsque Alberto Sicurella s'est décidé à quitter l'arène à son tour. Jusque-là, l'Argentin avait fait bonne figure, obligeant même Jean-Baptiste Mendy à aller au bout des douze rounds du championnat du monde WBA des légers pour conserver sa ceinture. Après avoir traîné un moment au pied du ring, réconforté par ses supporters, le petit Alberto s'est enfin dirigé vers sa loge aux murs jaunis, transformée en vestiaire pour l'occasion.
En pleurs. Brutalement confronté à la solitude du vaincu, le solide guerrier aperçu sur le ring s'est blotti dans les bras d'un de ses soigneurs, pleurant toute la tristesse de son corps. En venant défier le champion en titre sur ses terres, il savait qu'il n'aurait pas la partie facile, mais Sicurella ne s'attendait pas à ce que les juges concluent à une défaite aussi nette et lui délivrent un pointage aussi défavorable. «J'aurais voulu ramener le titre. Mais je n'ai pas eu la main. A l'étranger, c'est souvent par KO qu'il faut s'imposer. Il m'a touché quatre fois sous la ceinture. On a oublié de le pénaliser" Comme on a souvent oublié de lui mettre le protège-dents.» Propos lucides d'un beau challenger, peu marqué par l'effort qu'il vient de produire, avant de reconnaître qu'il n'a pas rencontré n'importe quel champion.
Concernant le protège-dents, Sicurella a raison de protester. Pour les coups bas, c'est mal connaître