Poitiers envoyé spécial
Sandrine Cheiffaud éclate de rire en rejetant vers l'arrière une mèche de cheveux auburn. Bien sûr qu'elle la trouve un peu lourde, cette éternelle question sur les précautions qu'elle prendra avant de pénétrer dans le vestiaire des hommes. D'autant que le nouvel entraîneur de l'équipe de rugby de Bressuire (Deux-Sèvres, à 80 kilomètres au nord de Poitiers) a fixé les règles une fois pour toutes: elle frappera à la porte et les quinze joueurs devront avoir revêtu un short tout de suite après la douche. Qu'on se le dise: la première femme responsable d'une équipe senior masculine elle a officiellement pris le club en charge début janvier ne nourrit aucune appréhension quant à ses nouvelles fonctions.
Et puis le rugby, les tas de muscles et la sueur, elle connaît. Dès son plus jeune âge, cette jolie Provençale de 27 ans, originaire de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), est bercée par les mêlées et les placages. Le père joue au ballon ovale et ses deux frères, rugbymen également, l'aspirent dans leur passion. A 10 ans, elle s'inscrit au Rugby club de Vitrolles, puis rejoint Martigues où elle s'entraîne avec les garçons «car il n'y avait pas d'équipe féminine».
Internationale. Frustrée de jeu pendant un an après sa première fracture de la clavicule en match, à 16 ans, elle fait ses classes dans l'entraînement en prenant en charge la formation des benjamins, puis des minimes et des cadets. Ses études (licence d'administration et d'économie sociale à la faculté