Jean-Claude Ganga est l'un des six membres «temporairement exclus»
par la commission exécutive du CIO. Son crime: «Avoir violé le serment olympique.» Mais, contrairement au Kenyan Charles Mukora (1), autre membre suspendu dont on apprenait hier la démission, le Congolais se défendra «bec et ongles devant ses pairs» les 17 et 18 mars. Lors de cette session extraordinaire du CIO, les exclusions définitives seront demandées à la majorité des deux tiers.
Ganga, 65 ans, est un homme de poids sur le continent africain: président des comités nationaux olympiques d'Afrique, ancien ministre des Sports du Congo, ancien ambassadeur à Pékin, il est à l'origine des premiers Jeux africains, en 1965. Il lui est reproché d'avoir bénéficié gratuitement de soins médicaux dispensés par un hôpital de Salt Lake City, d'une valeur de 17 000 dollars, d'avoir accepté pour 14 000 dollars de cadeaux, d'avoir reçu 115 000 dollars de frais de voyage, d'avoir perçu 70 000 dollars du comité d'organisation des Jeux d'hiver 2002 et d'avoir réalisé une jolie plus-value immobilière sur la vente de trois maisons dans la capitale de l'Utah. Hier, des membres du comité de candidature du Cap 2004 (Afrique du Sud) révélaient que Ganga aurait demandé qu'«on lui achète des pièces d'une valeur de 1 700 dollars pour réparer sa voiture». Cet entretien a été réalisé avant cette nouvelle accusation. Sa défense est parfois extravagante, mais, à travers elle, c'est la mise à nu des moeurs olympiques qui se dessine, et peut