Melbourne correspondance
Une tête froide sur des épaules de nageuse. C'est avec ces armes, minutieusement analysées par ses adversaires que la Française Amélie Mauresmo, 19 ans, a battu hier l'Américaine Lindsay Davenport, n° 1 mondiale, pour une place en finale de l'open d'Australie (4-6, 7-5, 7-5). Elle rencontrera samedi la Suissesse Martina Hingis, n° 2, tenante du titre australien, qui s'est facilement débarrassée de Monica Seles (6-2, 6-4). «C'est une fille très, très forte, dit Lindsay Davenport, 23 ans, 1,89 m, 79 kg. Une ou deux fois, j'ai pensé que je jouais contre un mec; elle tapait si fort, si dur, et je la regardais" Ces épaules, elles me paraissaient énormes; je crois qu'elles ont grandi.» Quelques minutes plus tard, Amélie, détendue, remercie la dernière joueuse vainqueur de l'US open pour ce «compliment» ambigu: «ça veut dire que je suis solide dans tous les aspects du jeu.» Davenport, elle aussi, a soigné sa forme. Pendant que la Française élargissait ses épaules, l'Américaine affinait enfin sa taille, améliorant sa vélocité, sa résistance et sa percussion. Mais Lindsay était sur ses gardes. Elle se souvenait de leur unique match, à Berlin, l'année dernière, sur terre battue. Issue des qualifications, Mauresmo, qui vivait là son premier coup d'éclat, l'avait alors battue en demi-finale.
Confiance. 1,75m, 64kg, Amélie, n'a jamais été aussi forte. «Je me sens en pleine forme», dit-elle. Techniquement, elle sait qu'elle peut compter sur son service, validé à 1