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Libération

Mauresmo, une force si tranquille. Très (trop?) sereine, la Française a manqué d'agressivité en finale.

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publié le 1er février 1999 à 23h33

Melbourne, correspondance.

Cheveux blonds défaits, regard minéral, Amélie Mauresmo savoure, seule, sa réussite. Elle est assise dans le jardin à l'extérieur des vestiaires du Tennis-centre. Deux heures plus tôt, elle perdait sa première finale d'un tournoi du grand chelem. Elle n'oubliera pas ces deux semaines de tennis de haute volée, où elle a bousculé l'establishment. Elle dit: «Une première finale de grand chelem à 19 ans, c'est grand. Que du positif.» Elle assure aussi: «Je me prends pas la tête.» Il est dit que rien ne viendra ébranler sa sérénité. Ni les balles cinglantes de Lindsay Davenport, n° 1 mondiale, qu'elle a dominée en demi-finale, ni les «compliments» ambigus de la géante américaine, qui compare son tennis à celui d'«un homme». Ni les commentaires de Martina Hingis, qui l'a affublée de «moitié d'homme» parce qu'elle a dit être venue à Melbourne avec sa «girlfriend» («Stupide, petit, estime Mauresmo, ça m'a déçue; elles se sont excusées, c'est fini, on n'en parle plus»). Ni, enfin, les piques de la presse, qui a plus parlé de ses muscles et de sa vie privée que de son tennis. «Ils vont se lasser, confie-t-elle. La prochaine fois, on parlera de moi pour le tennis.»

La veille de la finale, elle est allée s'entraîner loin des caméras et des micros. «J'ai juste décroché mon téléphone.» Ce détachement, cette force, elle l'attribue aux deux personnes qui comptent le plus dans sa vie. Pas ses parents, dont elle «préfère ne pas parler. Je suis partie à 11 ans de chez