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Libération

Moni Maker s'offre l'Amérique.

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publié le 1er février 1999 à 23h34

«No flash, please», demande Roman Kogalin, le lad attitré de Moni

Maker, la diva américaine du trotting qui a remporté, hier à Vincennes, le 80e prix d'Amérique. A deux heures du départ, le jeune homme tend un ruban pour empêcher les photographes de s'approcher. Derrière lui, la grande Moni, 1 m 75 au garrot, couverte jusqu'aux oreilles, qu'elle a démesurées, a réintégré le box n° 140. Dans le box voisin, la charmante suédoise Lovely Godiva, piquante brunette, d'un bai brun de panthère noire, colle son museau de velours dans le coin de sa chambrée. Seule, elle tente de s'apaiser.

Jument de caractère. Nous sommes dans la cour réservée aux étrangers, tout en bas des écuries de l'hippodrome. A part l'accent new-yorkais, les voix et les rires sont scandinaves. On s'affaire autour des champions qui vont ou reviennent, membres bandés et toupets tressés, des heats d'échauffement. Louise Laukko, petite bai acajou, le menton barbu, est affolée par l'ambiance électrique. A côté de son sulky, Gentle Star, norvégien rond et chocolaté, redresse son front et lui hennit un truc salace.

Dans son box, Moni Maker ne prête pas attention à ses rivaux. Ses cinq copropriétaires arrivent avec femmes, enfants, amis. Ils l'ont achetée plus de 2 millions de francs en août 1996, alors qu'elle avait 3 ans. Depuis, la jument a remporté l'Hambletonian Oaks aux Etats-Unis et l'Elitlopp, l'an dernier en Suède, les deux classiques les plus fameuses avec le prix d'Amérique. Elle totalise plus de 18 millions de