Finale de la Coupe d'Europe de rugby: Ulster bat Colomiers 21-6

(12-3).

Pour Ulster: 6 coups de pied de pénalité: Mason (10e, 15e, 36e, 40e, 51e, 68e); 1 drop: Humphreys (42e).

Pour Colomiers: 2 coups de pied de pénalité: Labit (5e), Carré (59e).

Au coup de sifflet final, les tribunes de Landsdowne Road laissèrent échapper un flot rouge et blanc, hurlant, chantant, riant, noyant la pelouse et les joueurs sous sa masse agitée, et ce fut le moment le plus impressionnant du match. Il y avait de la joie, de la fureur et de l'ivresse, un cri immense qui tint lieu de communion entre les 49 000 spectateurs, une mer de bras levés et de visages extatiques tous fixés sur le même objet, un calice brillant et dérisoire: la Coupe d'Europe. Pour comprendre cette transe, il faut savoir qu'il y a bien longtemps que l'Irlande n'avait rien gagné, qu'il y a bien longtemps que l'Ulster n'avait fait quelque chose pour l'Irlande.

Soeur impossible. Depuis la veille, les gens de Dublin regardaient avec intérêt et curiosité les gens du Nord promenant leurs drapeaux. Mais il n'y eut pas de fusion ni d'effusions, pas de grande fraternisation, ni de retrouvailles. C'étaient tous des Irlandais, mais l'histoire de ce pays est trop dure, trop épaisse pour être fendue avec un ballon. Les gens de Dublin regardaient les drapeaux de l'Ulster, une croix rouge sur fond blanc ­ comme le drapeau anglais et sa croix de Saint-Georges ­ avec en son centre la main rouge symbole de la province, et ils tiquaient en voyant