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Libération

TENNIS. A Melbourne, Hingis et Kafelnikov ont gagné intelligemment. La victoire à deux têtes.

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publié le 1er février 1999 à 23h33

Melbourne, correspondance.

On ne parlait que d'épaules et de muscles, de tennis en force et de services canons. Mais c'est avec leur tête que Martina Hingis et Evgueni Kafelnikov ont remporté leur finale de l'Open d'Australie. La première a défendu de façon imparable ses deux titres australiens en s'imposant, tranquille, face à Amélie Mauresmo, en deux sets (6-2, 6-3): «J'ai gagné parce que je suis plus forte qu'elle mentalement. Physiquement, je n'avais aucune chance.» Le second a retrouvé des couleurs en glanant un deuxième tournoi du grand chelem face au Suédois Thomas Enqvist, en quatre sets (4-6, 6-0, 6-3, 7-6).«C'est mentalement que je l'ai fait craquer», dit le vainqueur de Roland-Garros en 1996. Sans refuser le défi physique, Kafelnikov a joué à sa manière, en maître tacticien. Il a usé son adversaire, multipliant ses déplacements dans tous les sens. Latéralement, en fond de court, avec des balles courtes et molles, et verticalement, en lui balançant des revers slicés dans les pieds. Hingis, elle, a utilisé tous les circuits de son brillant cerveau. Son expérience aussi, de vieille habituée des finales de grand chelem (la sixième" à 18 ans), sa régularité, sa spontanéité, son sens tactique. La tête donc, mais aussi, les tripes, une hargne de revanchards. Kafelnikov, absent de deux précédentes éditions pour blessures multiples: «Une finale de grand chelem n'arrive pas souvent; il faut se concentrer deux heures de plus et finir le boulot. Je n'avais pas envie de me r