Lausanne, envoyé spécial.
Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique (CIO), est-il particulièrement désigné pour diriger «ès qualités» la future agence internationale dont doit accoucher la conférence mondiale sur le dopage qui s'est ouverte hier à Lausanne? Le prince Alexandre de Mérode, président de la commission médicale dudit CIO, doit-il automatiquement en endosser la vice-présidence? Ladite agence doit-elle être inévitablement de droit suisse, installée à Lausanne, capitale olympique, fief du CIO? Eu égard aux états de service du «gouvernement de l'olympisme» dans la lutte contre le dopage, il était permis, sinon d'en douter, du moins d'espérer en discuter. Voire d'en rigoler. Pourtant, tout était bouclé hier, dès l'ouverture de la conférence, et les ministres européens ont pu ressentir l'impression d'être les dindons d'une farce qu'ils s'étaient pourtant promis d'arrêter. L'objet du délit: un rapport de six pages curieusement oublié dans les piles destinées à la presse. Il a été pondu par un groupe de travail dirigé par Richard Pound. Pound, vice-président du CIO, président de la commission marketing (la pompe à finances de l'olympisme), et qui est à la tête de la commission d'enquête sur les affaires de corruption dans l'attribution des Jeux. Un groupe de travail comptant entre autres membres Jean-Claude Killy, Robert-Louis Dreyfus (patron de l'OM et d'Adidas), Sepp Blatter (boss de la Fédération internationale de foot), un représentant de