Il n'en reste que onze. Onze rescapés globe-flotteurs qui, dans la
nuit de vendredi à samedi, ont repris leur tour du monde à la voile, en solitaire et avec escales. Après une demi-circumnavigation dans les voiles (près de 26 000 km), deux océans traversés et deux arrêts, en Afrique du Sud et Nouvelle-Zélande, le plateau s'est décanté. Mais les écarts sont infimes. Dans la catégorie supérieure (1), il ne reste que quatre skippers. Isabelle Autissier compte six heures d'avance sur Marc Thiercelin et vingt-quatre heures sur l'Italien Giovanni Soldini. Une goutte d'eau dans l'océan. Devant l'étrave, une étape de 6 500 milles jusqu'à Punta del Este, en Uruguay, et une légende, le cap Horn, qui devrait arbitrer ce suspense.
«La situation est claire, explique Soldini, on va être ensemble un bon bout de temps dans le Pacifique.» Car, avant le mythique rocher, la course est simple, résume Isabelle Autissier: «Surtout, il ne faut pas faire la faute de trop pousser le bateau, les étapes du Sud consistent à trouver le bon équilibre entre "aller vite et aller sûr. Car, avant tout, il faut arriver à atteindre le Horn.» Et, dans cette configuration d'un match à trois, il est difficile de deviner qui pourra en sortir vainqueur. Le trio de tête assure ne pas vouloir «passer la course à marquer les deux autres bateaux» (Autissier), mais entend «faire [sa] course, où chacun va donner le la» (Thiercelin). Les deux Français estiment que l'Italien est l'homme à surveiller d'ici au Horn. «J'aurai