Pierre Chambat est médecin fédéral au sein de la Fédération
française de ski. La quasi-totalité de l'équipe de France masculine de descente est passée entre ses mains pour des blessures aux ligaments croisés antérieurs, les désormais fameux LCA. Hier, il devait examiner le genou droit de Régine Cavagnoud, de retour de Vail après sa chute lors de l'entraînement de la descente. Nicolas Burtin, qu'il avait soigné à trois reprises avant son départ pour Vail et dont le genou droit a encore cédé, jeudi soir, a décidé de se faire opérer aux Etats-Unis. Il ne participera pas à la descente homme dimanche. Pour Libération, le docteur Chambat décrypte une hécatombe qui décime l'équipe de France depuis le début de la saison.
Pourquoi le genou du skieur est-il si vulnérable?
Le ski est la pratique sportive la plus terrible pour un genou. Un genou est composé de trois structures: osseuse, cartilagineuse et ligamentaire. Pour pratiquer le sport à haut niveau, notamment le ski, le LCA est indispensable: il tient le genou et évite les entorses à répétition. Sa taille est de l'ordre de 12 à 13 millimètres dans sa partie moyenne. Le problème se produit lorsqu'il se retrouve en position de pivot: il peut alors lui arriver de casser en fonction de la contrainte qu'il encaisse.
Quelle influence le matériel moderne exerce-t-il sur les «LCA»?
Patrick Russel fut le premier skieur dans les années 70 à utiliser des chaussures qui remontaient à la moitié du tibia. Cette évolution s'est généralisée. Résulta