Comment oublier l'échec des JO de Nagano lorsque, «scotché» sur la

piste, Raphaël Poirée avait préféré déchausser plutôt que de dégringoler au-delà des vingt premiers? Comment rétablir une certaine confiance lorsque tout s'est écroulé sur la piste où il était le plus attendu? Peut-être en se faisant violence.

Le skieur de Rives (Isère) s'y est donc attelé au début d'une nouvelle saison avec, comme objectif principal, les championnats du monde de Kontiolahti, en Finlande. Dès samedi dans le 10 km et dimanche dans le 12,5 km poursuite, Poirée va tenter de confirmer un retour en forme et de replâtrer la terrible déroute du Mondial 1997. Trois fois vainqueur d'une épreuve de coupe du monde cette saison, le jeune biathlète, 24 ans, est le nouveau leader d'une discipline en totale reconstruction: apparition de nouvelles têtes, encadrement reconstruit, compétences sollicitées à l'extérieur.

Double champion du monde junior en 1994, ce travailleur de force n'était qu'un gamin lorsque les filles en or d'Albertville ont révélé le biathlon français. Pourtant, rien ne laissait prévoir qu'un garçon plutôt tourné vers l'athlétisme se retrouverait un jour skis aux pieds et carabine sur le dos. Son formateur d'alors lui avait même conseillé d'arrêter les frais. Poirée, agacé: «Tu vas voir.»

On peut donc le voir deux ans plus tard se frotter avec les meilleurs, puis s'épanouir après sa rencontre avec une Norvégienne, dont la culture lui a montré «une approche plus professionnelle». Sa 5e place a