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Libération

Cyclisme. Ebranlés par les affaires de dopage, coureurs et encadrement redoutent la nouvelle saison. Reprise en douleur. Tous les coureurs admettent que le battage fait l'an dernier, jugé «sévère» sur le coup, n'était pas exagéré.

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publié le 8 février 1999 à 23h39

Etoile de Bessèges, envoyé spécial.

Quand le vélo a peur de l'avenir, il se raccroche à son passé. Mercredi, l'Etoile de Bessèges, première épreuve de la saison européenne, fait étape à La Ciotat. Il est 11 heures du matin. A la cantine de la mairie, insouciants comme des gamins, Raymond Poulidor et Henry Anglade partagent un spaghettis-boulettes, avant de grimper sur le car-podium du conseil général. Public maigrelet, ambiance mi-bon enfant, mi-tristounette. Heureusement, Poupou est là, en chemise de bûcheron, fin et pétillant, silhouette de jeune homme: la preuve vivante que le vélo, c'est bon pour la santé, non? Daniel Mangeas, le speaker, ne ménage pas sa peine. «Applaudissez-le fort, il est un peu dur d'oreille!», plaisante-t-il. Et, à Anglade: «Il a pris ses gouttes, Henry? Applaudissez-le! Il vient de sortir un CD, "Sur les cailloux de mon sentier, musique Yvette Horner!»

Ainsi voudrait aller le vélo. Légende éternelle. Blagues de potaches. Mais tout le monde flippe. Quatrième d'un Tour maudit l'an dernier, Christophe Rinero (Cofidis) résume l'équation de la saison: «Ceux qui feront de bons résultats seront suspectés de dopage; ceux qui marcheront moins bien, on dira qu'ils se dopaient l'an passé.» A tous les coups de pédale, on perd. Vélo bobo.

«On a un peu honte de monter sur un vélo»

«On a passé un hiver pourri, soupire Thierry Gouvenou (Big Mat Aubervilliers 93). Difficile de se concentrer sur l'entraînement. On aurait aimé que l'affaire Festina soit terminée plus