Nagano, c'est tellement loin. Si personne sur le cirque blanc n'a
oublié la folle cabriole d'Hermann Maier lors de la descente olympique, lui n'en fait plus jamais cas. Tout comme ses deux médailles d'or japonaises (en géant et super-G), qui semblent remisées dans la vitrine aux souvenirs. L'Autrichien considère déjà sa quatrième médaille d'or, celle qu'il vient de s'accrocher au cou à l'issue de la descente des championnats du monde après celle obtenue en début de semaine dans le super-G de Vail comme la plus belle de sa carrière. «Cette médaille en descente, c'est celle qui me tenait le plus à coeur, car je l'avais ratée au Japon. J'étais un peu nerveux avant le départ, mais moins que lors du super-G, qui est considéré comme ma spécialité. Je suis très fier d'avoir battu Kjus car je savais qu'il était très concentré sur ce titre.» Et l'Autrichien avait raison de se méfier du Norvégien.
Revanche ratée. Déçu d'avoir dû partager la victoire en super-G avec Maier, mardi, Lasse Kjus voulait démontrer qu'il est le seul à mériter l'appellation de meilleur descendeur de la saison. Mais après avoir gagné l'épreuve de vitesse sur le boulevard de Val-d'Isère, être sorti intact du casse-pattes italien de Val Gardena, avoir effacé l'interminable piste suisse de Wengen et dompté l'infernal toboggan autrichien de Kitzbühel, Kjus le polyvalent magnifique voulait apprivoiser la piste «des oiseaux de proie» de Beaver Creek, dans le Colorado. Et, surtout, remettre Maier à la place qu'il co