Irlande-France: 9-10 (6-0)
Irlande. Trois pénalités: Humphreys (24e, 36e, 46e) France. Un essai: Benetton (61e); une transformation: Castaignède (61e); une pénalité: Castaignède (79e)
Depuis le temps qu'ils perdent contre la France, depuis le temps qu'ils accumulent les défaites, les Irlandais n'en ont jamais connu d'aussi cruelle que celle concédée samedi. Un seul point d'écart au final, une pénalité du Français Castaignède à la 79e minute qui les voit doublés sur le fil, et une tentative consécutive de Humphreys que le vent détourna des poteaux. Car il y avait du vent, beaucoup; de la pluie, sans arrêt. Le coup de sifflet final ensuite les accabla, diables verts et tristes, pétrifiés sur le terrain. Les spectateurs irlandais quittaient le stade en silence, et les supporters français hurlaient sur la pelouse qu'ils étaient les plus forts.
Il paraît que les Irlandais ont une métaphysique de la défaite, qu'en elle ils trouvent une force de l'esprit. C'est du moins ce qui se disait dans quelques pubs de Dublin cette semaine, autour de philosophes anonymes que la stout révèle. Mais le temps est révolu où l'on ne retenait ici que l'héroïsme des défaites. L'Irlande d'aujourd'hui, familière des miracles du libéralisme et de la croissance irréelle, a besoin de reconnaissance. En fait de métaphysique, il lui fallait un miracle du sport, ce vecteur d'image, ce messager de la communication.
Rigolades. D'ailleurs, à la première mêlée, le match prit les couleurs du sponsor. Maintenant que