Strasbourg, de notre correspondante.
Des supporters qui sifflent et réclament la démission du président du club. Des spectateurs qui regrettent le prix de l'essence investi pour le déplacement au stade de la Meinau. Et une équipe qui perd avec constance ou ramène des nuls péniblement (comme dimanche, de Montpellier), et végète à quelques points des relégables. Pour la deuxième année, le Racing-Club de Strasbourg (RCS) accumule les contre-performances et s'enfonce dans la crise. Il y a un an, le club alsacien avait joué jusqu'au dernier match de la saison son maintien dans l'élite. Il n'est pas exclu qu'il récidive.
Or il y a précisément deux ans que le Racing a été vendu par la ville de Strasbourg, alors dirigée par Catherine Trautmann (PS), au groupe de management sportif américain McCormack. A l'époque de la transaction, le club était quatrième de première division, encore en lice pour la Coupe de France et finaliste de la Coupe de la Ligue. La dégringolade au classement étant concomitante au rachat du club par un groupe privé, il n'en faut pas plus pour que la présence de McCormack en terre alsacienne soit remise en cause sur l'air connu du «c'était mieux avant». L'affirmation est discutable: mis à part quelques beaux faits d'armes (vainqueur de la Coupe en 1951 et 1966, champion de France de première division en 1979), le Racing, 92 ans d'âge, a surtout déçu ses supporters, passant même il y a peu (1988-1992) trois saisons en deuxième division.
Mauvais achat. Il n'empêche.