Kitzbühel, envoyé spécial.

«Si je vais plus vite que lui, je gagne ce Géant», avait déclaré un des membres de l'équipe d'Autriche en 1992, après avoir vu Benjamin Raich ouvrir la course du championnat d'Autriche. Le jeune skieur n'avait alors que 14 ans. Mais il possédait déjà cette trajectoire directe aux appuis parfaits. Six ans plus tard, le gamin de Pitztal, un coin du Tyrol, enfonce avec fracas les portes de la sélection nationale et s'impose comme une perle de plus dans l'écrin du ski autrichien. Son air poupon l'oppose au côté bourru d'Hermann Maier, le yéti tyrolien. Pourtant, sur les pentes raides, Raich possède le même instinct de tueur que la star de Flachau. C'est d'ailleurs sur les terres d'«Herminator» qu'il triomphe en janvier devant 25 000 spectateurs. Sa troisième victoire, pour cinq podiums en six courses. Ascension naturelle. A l'image des courbes parfaites qu'il dessine skis aux pieds, Raich a connu une ascension naturelle. Avant d'acquérir son premier point en coupe du monde l'an passé, le jeunot au visage angélique avait déjà un palmarès à faire frémir les nombreux prétendants à l'équipe d'Autriche. Chacun sait que, dans cette contrée des Alpes, les sélections sont drastiques. «Benni» ne souffre pas de ce problème. Sept titres scolaires, cinq titres mondiaux juniors et trois coupes d'Europe. Autant de succès acquis à la faveur des conseils paternels. Dès que son rejeton atteint trois ans, Loic Raich le fait chausser des skis. Au ski club local, c'es