Kitzbühel, envoyé spécial.
Le spectre d'Alberto Tomba hante toujours l'équipe d'Italie. Au point que le pays entier lui cherche un successeur. Pourtant, l'équipe regorge de talents, certes pas aussi exubérants que le carabinier de Bologne, mais presque aussi efficaces. Le dernier prétendant en date porte un nom bien italien, Giorgio Rocca, auteur de son premier podium en slalom à Kitzbühel en janvier. L'enfant du Trentin, né en Suisse d'une mère suisse il y a vingt-quatre ans et rapatrié à l'âge de 2 mois à Livigno (Bormio), village de son père Carlo, possède un style qui ressemble à celui de la Bomba. Un ski très central, une belle corpulence (1,82 m pour 93 kg) et visiblement autant de cervelle que son aîné. Rieur et plaisantin, il a déjà été surnommé Tombino (petit Tomba) par le monde du ski. D'ailleurs, il se fait déjà remarquer par ses extravagances.
Bain de foule. Comme à Alta Badia, lieu de consécration du ski italien, où Rocca partait avec un dossard élevé. Il s'était présenté dans un bain de foule, entouré, comme Tomba, de six carabiniers, distribuant des photos prédédicacées. «Sa meilleure place n'était que septième, raconte Massimo Di Marco, directeur de Sciare, le magazine du ski transalpin, mais il distribuait déjà des autographes. Tomba à son âge avait déjà deux médailles d'or.» De quoi être sceptique.
Mais, depuis le départ de Tomba, l'affluence sur le cirque blanc se réduit. Les journaux transalpins ont déserté les aires d'arrivée (ils étaient une trentaine l'an