La faveur fiscale était devenue un cadeau empoisonné, le Comité
international olympique y renonce. Estimant, assez judicieusement, qu'il était inutile de s'accrocher une nouvelle casserole en ces temps troublés pour lui, le CIO a finalement choisi hier de se désister de sa demande d'exemption de TVA, longtemps réclamée au gouvernement suisse et finalement obtenue. Le gouvernement de l'olympisme, installé à Lausanne, a annoncé hier dans un communiqué lapidaire sa décision de renoncer à cette exonération, dont il profitait en fait depuis cinq mois. Il s'agit, selon les familiers du CIO, de ne pas prêter le flanc à de nouvelles critiques en acceptant un cadeau d'un pays qui aligne une ville, Sion, parmi les six candidates à l'organisation des Jeux d'hiver 2006.
Le CIO avait formulé sa demande en 1995; le gouvernement suisse y avait accédé en septembre dernier; le Parlement devait se prononcer le mois prochain, au moment de la réunion extraordinaire du CIO chargée de statuer sur les affaires de corruption autour de l'attribution des JO d'hiver 2002 à Salt Lake City. Cette affaire d'exonération commençait à faire grand bruit en Helvétie. D'autant que, maladroitement, le ministre de la Défense et des Sports Adolf Ogi, également président du comité de candidature de la station suisse, expliquait en janvier qu'un refus du Parlement mettrait en danger la candidature de Sion. Tollé sur le thème: la Suisse achète les Jeux à coups de privilèges fiscaux. «Il ne s'agit pas de corruption»,