Ramsau, envoyé spécial.
Bjarne Engen Vik semble minuscule. Le plus petit des «combinés» norvégiens siège en bout de table, presque inaperçu. Pourtant, ce petit gabarit d'1,70 m, et au caractère a priori insignifiant, collectionne les titres. A commencer par l'or olympique. Déjà champion du monde à Trondheim en 1997, le lutin de Tromsø avait réussi, à Nagano, le doublé en combiné nordique, en individuel et par équipes. Mais Vik, 28 ans et déjà vainqueur de la Coupe du monde l'an dernier, a fait plus fort cette saison. Il a aligné cinq victoires consécutives, échouant dans la dernière tentative à Chaux-Neuve (Libération du 1er février). «Battre ce record n'est pas important, disait-il alors. Mais on me rebattait les oreilles en me disant que j'allais enfin devenir historique, que c'était le record absolu du nordique. Moi, je veux être tranquille. Je n'aime pas la lumière.»
Et pourtant" Depuis cinq ans, ce parfait métronome n'est jamais descendu sous la quatrième place du classement général. «Je suis toujours très bien préparé. Cet été, j'ai fait six compétitions avec les sauteurs spéciaux. J'ai gagné cinq fois et fait une fois deuxième.» Et, en combiné nordique, le saut est déterminant. La moindre erreur peut condamner l'athlète à partir lors de l'épreuve de fond avec un handicap insurmontable. Vik ne s'est néanmoins pas fait violence. Avec près de 400 sauts sur le plastique, son rythme correspond à celui du reste de l'équipe. «Faut être fou pour en faire plus, justifie-t-il. L