Bischofshofen envoyé spécial
La pluie n'a rien arrangé. Le stade de saut de Bischofshofen aurait pu s'emplir encore plus de ces hordes de supporters allemands et autrichiens, habitués à venir crier «Zie» pour maintenir en l'air leurs sauteurs. La rivalité ancestrale entre les deux pays a vite tourné à l'avantage du grand voisin du Nord. Un doublé allemand signé Martin Schmitt et Sven Hannawald, suivi d'un étonnant Japonais volant, Hideharu Miyahira, a fait battre en retraite l'armada autrichienne. Presque une journée à oublier pour le drapeau rouge et blanc.
L'idole absente. Depuis deux jours, cependant, l'Autriche s'était fait une raison. Andreas Goldberger, star parmi les stars en son pays, avait été écarté de la sélection nationale. Chez les organisateurs, on pouvait parler de blasphème, tant un personnage aussi fantasque et connu que le petit sauteur allait manquer à la compétition. En fait, Goldi n'aura manqué qu'à une ribambelle de supporters acharnés venus de Salzbourg (au Nord), obligés de rabattre leurs cris sur Horngacher (7e), Widhoezl (12e) ou Schwarzenberger (13e). Car le niveau du concours était tel entre Allemands et Japonais que l'équipe autrichienne n'a fait que pale figure à domicile.
L'ambiance s'en est vite ressentie. Les chants et les défilés du petit matin se sont effilochés au fur et à mesure que la foule laissait la petite ville en contrebas. La montée vers le tremplin de saut se fait d'un pas lent, sous l'oeil exercé des gendarmes, qui battent le rythme