Ramsau, envoyé spécial.
Le 50 km est toujours un événement en soi. L'épreuve reine devient même une légende lorsqu'elle est disputée en style classique, soit un grand rendez-vous sur deux entre championnats du monde et Jeux olympiques. Mais, en classique, ce marathon devient un vrai calvaire. Cette technique, également appelée «pas alterné» parce que le skieur évolue dans des rails prétracés, s'acquiert dès le plus jeune âge. Son mouvement exige légèreté et coordination pointue. Un geste parfait qui s'apparente à une marche magique. Un style vieux comme le ski et dont l'assimilation, aussi bien physique que technique, est délicate.
«Nouvelle génération». Avec l'avènement du ski de fond dans certains pays comme l'Italie ou la France, M. Tout-le-Monde a surtout découvert la facilité du pas de patineur, ou skating, introduit en force à la fin des années 80. Le style classique fait moins d'adeptes. Une différenciation que l'on retrouve également au plus haut niveau. «La plupart des nouveaux venus sur le circuit ont découvert le skating avant le classique, regrette Marco Albarello, 39 ans, ancien membre de l'équipe d'Italie, actuellement intendant en chef de la Squadra. Avant, pour aller skier, il fallait d'abord tracer puis aller farter ses skis. Maintenant, le style libre permet de chausser tout de suite. On arrive toujours à monter les pentes. Et, quand on s'occupe de quinze gamins, il est plus facile de prendre des skis de skating [plats] que de farter trente skis de classique