Marseille, de notre correspondant
Ils sont arrivés le 24 février, 8 000 km pour voir deux matchs au Vélodrome. Ces Martiniquais sont les plus lointains supporteurs identifiés de l'OM (1). Sur la corniche marseillaise, ils se sont pris en photo devant l'immense portrait de Zidane, puis sont allés boire un coup en face, aux Flots Bleus, chez Lolo, une institution. «Le patron nous a dit: "D'où vous venez? De Martinique? Mais vous êtes plus fadas que nous! Allez, laissez: la première est pour moi!» Alors, lundi soir, match retour, ils payaient l'apéro aux Marseillais, avec les bouteilles de rhum ramenées de là-bas.
Marseille, ça les change de chez eux. Là-bas, les matches de l'OM passent l'après-midi à la télé, à cause du décalage horaire. Alors, ils enregistrent la partie, font le «silence radio» jusqu'au soir, «un vrai calvaire», et se retrouvent au restaurant Babaorum, leur QG de Fort-de-France. Là, ils troquent l'habituel punch pour du pastis, sortent les écharpes et chantent en choeur avec le Vélodrome: «Aux armes! Nous sommes les Marseillais!» Et qu'importe d'être éloigné: «On croit bien en Dieu sans jamais le voir», tranche Eric. «Il ne nous manque que le Vélodrome, soupire Guy, restaurateur. Ah, s'ils pouvaient nous construire un Vélodrome! Même en maquette!» Chez Lolo, ils savourent: ils sont bien vus. Parce que là-bas, «on fait tache, raconte Guy. On nous insulte: "Pourquoi vous ne supportez pas un club local? Mais les équipes martiniquaises ne vont jamais au-delà de