Une écurie nouvelle, un budget énorme, un pilote people (Jacques
Villeneuve), une communication virulente: BAR (British American Racing) promet du spectacle. L'occasion, pour Libération, de raconter avant chaque Grand Prix les coulisses d'une équipe qui ne se veut pas comme les autres.
Gueule de play-boy et chemises assorties au bleu de ses yeux, Craig Pollock ne fait pas les choses à moitié. Depuis quinze mois, ce businessman sans état d'âme construit une écurie à la mesure de son ego. «On n'est pas là pour être deuxième», dit-il. Et l'homme, c'est clair, a une très haute idée de la valeur de son écurie BAR. Mais, en attendant de voir Jacques Villeneuve et Ricardo Zonta venir troubler le duel annoncé entre McLaren et Ferrari, Pollock a déjà tenu une partie de ses promesses: faire parler de lui et bousculer l'establishment de la F1. Son credo: marketing agressif et annonce spectaculaire. L'Ecossais n'a pas déçu. Il en récolte d'ailleurs les premières épines.
C'était à l'intersaison. Pollock venait de ferrailler pour convaincre le puissant groupe BAT (British American Tobacco) de le suivre dans son aventure. Pas facile à l'heure où la suppression de la publicité pour cigarette se profile en 2002. Pourtant, le cigaretier investit au moins la moitié d'un budget énorme de 500 millions de francs par saison. Pourquoi? Parce que Pollock fait coup double. Qui aurait eu la fine idée d'aligner ses voitures avec des livrées différentes, histoire de vanter deux produits d'un même groupe?