Jean Galfione haut la main. Très haut. 6 mètres. Plus haut qu'aucun

perchiste français. Et, deux ans et demi après l'or olympique, le titre mondial en salle en prime. Il n'a pourtant tenu qu'à quelques doigts. Ceux d'une main gauche qui s'entoure autour de la barre pour ce dernier essai à 6 m. Qui l'effleurent, la touchent, mais ne la remettent pas en place sur ses taquets, estime un premier juge (1). Aussitôt désavoué par un deuxième. Confusion sous le dôme de Maebashi (Japon). Les grimaces de déception succèdent aux bonds de joie. Validation puis annulation, revalidation, réclamation des Américains qui voient Hartwig recalé d'un cran sur le podium alors qu'il menait le concours. Et, finalement, confirmation. Galfione, 27 ans, repartira doré du Japon (la seule médaille française de ces championnats du monde en salle). Avec le rang de neuvième tutoyeur de sommets à avoir franchi les 6 m.

«J'ai eu peur qu'on ne me l'accorde pas, avouait samedi Galfione en quittant le podium où l'entouraient Jeff Hartwig (5,95 m) et l'Allemand Danny Ecker (5,85 m). Je n'ai pas le souvenir d'avoir touché la barre. J'essaye vraiment de l'éviter. De toute façon, c'est impossible de remettre une latte, ça va trop vite. Et cette règle est mal adaptée pour les perchistes.» Le concours fut l'un des plus somptueux jamais vus. Sept hommes à 5,70 m au premier essai, puis la bagarre finale entre les trois futurs médaillés et le Kazakh Potapovich, tenant du titre. A 5,95 m, ils ne sont plus que deux en l