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Libération

Derrière le pilier. Le doute est mis

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publié le 8 mars 1999 à 0h03

Serge Simon, pilier du Stade français, raconte la saison

internationale pour Libération.

Il y a des samedis où l'on ferait mieux de rester couché, ou d'avoir la grippe, ou bien d'être de mariage. C'est en substance ce qu'ont dû se dire un bon nombre de joueurs du Quinze de France, ce dimanche matin. Quelle dégelée! Quelle secouée! Ça fait mal aux endosses. Quand cela arrive, on se réveille alors avec un 38 tonnes garé sur le ventre. Difficile de respirer, difficile de s'échapper. Quelque chose de poisseux vous fait mariner dans les draps. Les premières images arrivent sans qu'on les convoque. La passe manquée, le plaquage raté, les regards des autres joueurs, ahuris, hébétés, le retour aux vestiaires dans un silence assourdissant que seuls déchirent les bruits de crampons et le murmure d'une foule lointaine. On tente de les chasser, on avance sans conviction que, finalement, si Thomas avait passé sa dernière pénalité, tout serait différent. Tout ce bordel pour un point, c'est pas juste. Mais les sales pensées reviennent. Deux Gallois qui s'embrassent, un autre qui lève les bras au ciel. Un point, deux points ou dix points, on a paumé, point barre! Et toujours ce truc froid et collant" Stade suivant, la relativisation. Ce n'est qu'un match de rugby. Ce n'est pas la fin du monde. Là arrivent à la rescousse la maladie, la famine et toutes les guerres du 20 heures. On serait quand même bêtes, voire indécents de se prendre la tête pour un match perdu alors que" Oui mais quand mêm