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Libération
Disparition

Joe DiMaggio, mort d’un dieu de la batte

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L’Américain, figure mythique des Yankees de New York et mari de Marylin Monroe, avait été sacré meilleur joueur de base-ball tous les temps.
publié le 9 mars 1999 à 0h03

«Où t’en es-tu allé Joe DiMaggio?/ Le pays esseulé tourne les yeux vers toi/ Qu’en dites-vous Mme Robinson/ Joe le Bondissant s’en est allé!» Toutes les stations radio et télévision des Etats-Unis ont diffusé hier matin l’inoubliable hymne de Paul Simon aux héros d’antan, bande-son du film le Lauréat, en hommage à une des icônes de la culture populaire américaine, Joe DiMaggio, décédé à l’âge de 84 ans dans un hôpital de Floride. Les commentateurs sportifs ont évidemment salué en lui «le plus grand joueur de base-ball de tous les temps» et repassé inlassablement les vieilles images en noir et blanc de «l’été magique de 1941» et de la chevauchée fantastique (The Streak) de celui qu’on appelait le Yankee Clipper: par ses home runs (coups de batte au-delà des limites du terrain), il avait alors frappé au moins un «coup sûr» pour les Yankees dans 56 parties consécutives.

Mais les commentateurs ont vite débordé du cadre sportif. Car, comme le disait l’acteur Kevin Costner ­qui s’était inspiré de lui pour son film Field of Dreams: «Joe DiMaggio est bien plus que le nom d’un homme.» En épousant Marilyn Monroe en 1954, Gentleman Joe, fils de poissonnier italien émigré à San Francisco, était entré dans l’Olympe des monstres sacrés de l’Amérique. «Il n’était pas qu’un grand athlète», expliquait sur CNN le journaliste et historien David Halberstam. «Il était aussi doté d’un charme et d’une classe suprême», et provoquait une profonde nosta