Mouthe envoyé spécial
Du courage. Il en fallu à Alexandre Brunet comme à ceux qui l'entourent. Le jeune descendeur de Luchon s'était promis une tout autre carrière. Alpine, et à fond. Un pylône sur une piste de Luchon a tout brisé, clouant Alex, à l'âge de 20 ans, dans un fauteuil pour le restant de ses jours. Les cheveux blonds en houppette, il est tout sourire lorsqu'il lance: «Je me suis dis "Comme je n'ai plus de jambes, eh bien, je vais me faire des bras.» Sitôt dit, sitôt fait. Alex Brunet fait le deuil de ses talents de descendeur et surtout de son handicap physique. «J'ai vite retrouvé les sensations de glisse, les trajectoires.» Trois ans plus tard, il se qualifie pour les Jeux paralympiques de Nagano 1998 et se couvre de médailles: deux en or, en biathlon et sur 10 km, une en argent, sur 5 km, et une de bronze en relais, avec ses deux compères, Didier Riedlinger (quadruple médaille d'or à Lillehammer 1994) et Omar Bouyoucef. Une semaine après les Jeux de Nagano. L'exploit est totalement éclipsé, les Jeux d'hiver n'avaient d'yeux que pour les Crétier, Maier" Une semaine plus tard, il fallait parler d'autre chose. Les exploits passent inaperçus. Adieu subventions, récompenses, flashs" «On s'habitue.» Pour eux, la lumière vient rarement. C'est dans l'ombre qu'ils construisent leurs succès en sillonnant les étapes des Coupes du monde de biathlon et de ski nordique. Leur régularité est exemplaire même si, cette année, c'est Alex qui brille le plus. Déjà vainqueur de la