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Libération
Enquête

Il est soupçonné de corruption par le CIO. Le gourou disparu de l'olympisme ivoirien Louis Guirandou N'Diaye, patron omnipotent du sport dans son pays et en Afrique, laisse des fédérations sans le sou. Exemple de gestion douteuse de fonds sportifs.

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publié le 15 mars 1999 à 23h56

Abidjan envoyé spécial

Au-dessus de son excellence Louis Guirandou N'Diaye, 78 ans, président du Comité national olympique ivoirien et membre du CIO depuis 1968, il y avait autrefois le président Houphouët-Boigny. Le vieux sage est mort et il ne reste plus que Dieu, dont on dit ici qu'il a de plus grandes tâches à accomplir et que le sport n'est pas sa priorité. Mais, depuis que la commission d'enquête du CIO, chargée de faire la lumière sur les affaires de corruption liées à la candidature de Salt Lake City, a épinglé l'ambassadeur à la retraite à propos d'un chèque de 5 000 dollars provenant du comité d'organisation des Jeux d'hiver et versé au nom d'une fondation qui porte son nom, son excellence s'est transformée en courant d'air. La sorcellerie n'est pour rien dans ce changement d'identité. La presse nationale le traque et sa conclusion est unanime: «Guirandou nous fuit.» Des proches du vieil homme affirment que c'est un peu comme si le Tout-Puissant lui a avait envoyé une douloureuse épreuve au seuil de sa vie. Reste que celui qui fut vice-président du CIO de 1980 à 1984 est invisible sur les rivages de la lagune Ebrié. Mais il va apparaître dès mardi à Lausanne, où il devra s'expliquer devant ses pairs sur son étrange comptabilité. Menaces. Son cas est nettement moins extravagant que celui du très sanguin Jean-Claude Ganga, son homologue congolais, qui, lui, risque l'exclusion et crie si fort dans toute l'Afrique que sa chute va faire un sacré tintamarre: «Je ne vai