Richard W. Pound fait mine de s'interroger. L'ancien finaliste du
100 mètres nage libre aux Jeux de Rome en 1960 se jettera-t-il à l'eau? «Certains jours, la présidence du CIO ne m'intéresse absolument pas. D'autres jours, je me dis qu'en étant sur le trône, on doit pouvoir faire des choses intéressantes.» Eradicateur. Le grand Canadien, 57 ans dans une semaine, est bien l'un des favoris dans la course à la succession de Juan Antonio Samaranch, dont le mandat expirera en 2001. Il est la figure de proue de l'offensive anglo-saxonne pour reprendre le contrôle du gouvernement du sport mondial. Pour l'instant, il y joue les «M. Propre», les éradicateurs de corrompus, les réformateurs de procédures. A la tête de la commission d'enquête sur le scandale de corruption de l'attribution des Jeux d'hiver 2002 à Salt Lake City, Dick Pound veut apparaître comme le seul homme capable de replâtrer la crédibilité d'une institution fissurée depuis la mi-décembre et le début de la mise au jour des moeurs olympiques.
Ancien sportif reconverti en avocat d'affaires, Richard W. Pound est entré au CIO en 1978. Cinq ans plus tard, il investit la commission exécutive. Encore quatre ans et il devient l'un des quatre vice-présidents de l'institution. Et, surtout, il cumule les casquettes de président de commissions. L'homme a rapidement su se placer aux endroits clés des rouages du business olympique. Dès 1983, Samaranch le bombarde à la tête de la commission de négociations des droits de télévision