Barcelone envoyé spécial
C'était en début d'année. Comme tous les deux ans, la Caixa, la très puissante caisse d'épargne de Catalogne, procède à des élections pour renouveler la moitié de son conseil d'administration. Quoi de plus anodin? Sauf que le président de la banque, un certain Juan Antonio Samaranch, annonce sa démission. Bizarre, car il était prévu que le grand patron du Comité international olympique (CIO) reste aux commandes de la Caixa deux années supplémentaires, jusqu'à souffler ses 80 bougies. La presse locale présente un Samaranch trop vieux, qui, fatigué, renonce volontairement à ses fonctions bancaires. Certains font valoir, à l'inverse, que le directeur général de la caisse d'épargne, Josep Vilarasau, inquiet que le scandale olympique puisse souiller un jour la réputation de la prestigieuse Caixa, en a profité pour mettre Samaranch sur la touche. Quelle que soit la version, faut-il y voir le début de la fin d'un homme qui aura su, toute sa vie, tisser avec détermination l'écheveau de sa propre puissance? C'est à Barcelone que Samaranch le Catalan aura fait carrière pour conquérir Lausanne. C'est auréolé de son prestige olympique qu'il deviendra omnipotent dans sa ville natale.
Intouchable. La Caixa, dont il obtient la présidence en 1990, est, ici, une pieuvre tentaculaire. Dotée de ressources financières cinq fois et demie supérieures au budget de la Generalitat, le puissant gouvernement autonome de Catalogne, cette caisse d'épargne est présente dans presque