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Libération

Santander, exemple chilien

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publié le 18 mars 1999 à 0h11

«Quand le musée olympique chilien a été créé, Sergio Santander a

proposé de lui donner le nom de Samaranch, dont il semblait être très proche. J'ai dû lui rappeler que le Chili possédait de brillants athlètes.» Juan Latorre, président de la fédération de gym, sourit en repensant aux clashs qui l'ont opposé à l'ex-président du Comité olympique chilien (Coch), «autoritaire et dictatorial». Jusqu'à ce que la commission d'enquête du CIO préconise son expulsion et l'avalise, hier. Motif: Santander, 73 ans, est accusé d'avoir perçu 20 000 dollars de Salt Lake City pour financer sa campagne aux législatives de 1993. Auparavant, Santander avait démissionné. Selon Latorre, il semblait pourtant intouchable, au sein du Coch aussi bien que du CIO. «Il a même osé dire un jour qu'il y avait deux personnes en poste à vie au Chili: Pinochet au Sénat et lui au CIO.»

C'est à Pinochet que Santander doit son entrée dans la vie publique chilienne: la junte l'a nommé maire de Pirque, au sud de Santiago. Il a ensuite embrassé une carrière de dirigeant, notamment au sein de la fédération automobile. «C'est un personnage à l'histoire peu claire et peu transparente, explique le sénateur Jorge Pizarro, ex-président de la fédération de rugby. Il a assuré ses fonctions pour son bénéfice personnel.» Elu président du Coch en 1988, Santander n'a cessé d'intégrer de nouvelles disciplines: 32 en 1987, 52 aujourd'hui, dont l'andinisme et le rodéo. «Beaucoup de fédérations n'étaient là que pour lui assurer un