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Analyse

Une forteresse aux murs toujours lézardésLe «toilettage» interne ne sauvera pas une institution bananière.

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publié le 19 mars 1999 à 0h13

Lausanne envoyé spécial

Il n'y a pas eu révolution, mais verrouillage. Pas révolte, mais soumission. Pas putsch, mais plébiscite. Passé par un merveilleux tour de passe-passe d'accusé à procureur, Juan Antonio Samaranch a repris la main sur les anneaux du CIO. Mais l'institution a perdu l'occasion de se refaire un brin de virginité. Les lampistes ont payé. Sans risque: tous sont originaires de pays poids-plumes de la scène olympique . Il y a six exclus et quatre démissionnaires depuis le scandale de corruption sur l'attribution des Jeux d'hiver 2002 à Salt Lake City. Plus neuf avertis et un «blâmé»" Sans compter ceux dont le nom est apparu ­ de Samaranch à Pound, président de la commission d'enquête du CIO sur Salt Lake City ­ un peu partout (Sydney, Nagano"), cela fait près de 15% des membres du gouvernement olympique coupables de «comportements incompatibles ­ le mot corruption écorcherait la bouche des olympiocrates ­ avec la charte olympique». 15%, c'est plus que ce qu'avançait le Suisse Marc Hodler, celui par qui le scandale éclata. Et encore, bon nombre de hiérarques, certainement plus importants que ceux sacrifiés à Lausanne, sont épargnés d'une opération plus lifting que mains propres. Pour l'instant. Car d'autres enquêtes, à commencer par celle du FBI sur Salt Lake, pourraient bien faire voler en éclats ce cynique écartement des «coupables» désignés.

Qu'ont appris les membres du CIO au cours des deux jours passés à Lausanne? La pseudo-démocratie. Merveilleux. Un pléb