La fête du vol à skis en Slovénie devait parachever le dernier
rendez-vous de la saison. Elle a tourné court avec l'accident tragique et spectaculaire du sauteur russe Valery Kobelev. Planica, c'est le plus grand tremplin du monde. Le plus prisé des sauteurs; les vols, sur ce K185 (un des hauts lieux de cette discipline toujours pas olympique), avoisinent les 220 m, quand un grand tremplin (K120) expédie un sauteur à 130 m. Le plus sauvage aussi, surtout quand les conditions atmosphériques s'en mêlent.
Hier, les organisateurs savaient que le vent, ami-ennemi du sauteur, devenait changeant, difficile à maîtriser. Ils ont néanmoins tenu à ce que les qualifications de cette épreuve de la Coupe du monde aient lieu pour alléger le programme d'aujourd'hui et des deux autres compétitions du week-end. Etait-ce bien raisonnable? «Les conditions étaient difficiles, avec un vent tourbillonnant; on aurait dû tout reporter à vendredi, juge Gérard Colin, l'entraîneur tricolore, qui a assisté au drame depuis le perchoir situé en sortie de la table d'élan. Mais Kobelev a fait une grosse faute. Il a été trop brutal sur l'impulsion. Le ski gauche s'est plaqué sur sa poitrine, il a ramené le bassin, et son ski est passé derrière lui.» «Neige en béton». A cet instant, tous ceux qui se trouvaient à mi-pente ont vite compris que le Russe était perdu. Désorienté, il a violemment heurté la bosse de dos puis de la tête, avant de dévaler, désarticulé, la pente vertigineuse de 200 m. «Cela te remet tou