Londres, envoyé spécial.
Il y a quelque chose de changé au royaume du rugby. Pour les Britanniques, longtemps le Tournoi des cinq nations fut une manière d'explications entre eux, un règlement de compte historique chaque fois renouvelé pour le gain de la Triple Couronne. Le XV de France, c'était, en plus, une manière d'exotisme, un rapport rêvé avec le continent. Ces jours-ci, un vent de francophilie souffle sur les joueurs anglais, et ça laisse tout chose.
Rien de surprenant si Jeremy Guscott, trois-quarts centre de classe, longtemps ami de la France et de tout ce qui est latin en général, encense le rugby français. «Dans ma conception du jeu, les Français sont les meilleurs contre-attaquants du monde, dit-il. Ils ont des changements de trajectoire et font des choses sur le petit côté qu'aucune équipe internationale ne peut imiter. Il est impossible de les pressentir, il est très souvent difficile de voir d'où ils vont venir. Nous avons beaucoup travaillé la défense ces derniers mois, mais si nos adversaires trouvent les bonnes trajectoires, les bons intervalles, le bon timing, il n'y aura rien à faire pour les arrêter.»
Pour l'amour propre français, et ne pas décevoir un tel ami, il faut espérer que ça se passe comme ça. Plus inattendus sont les propos du capitaine Lawrence Dallaglio. Il pense que l'association Castel, Juillet, Lièvremont en troisième ligne pourrait bien être l'arme décisive de la France, mais on sait que plus on grandit l'adversaire, plus grande sera la vict