Les anneaux sont un monde à part. Des six agrès imposés par la
gymnastique artistique masculine, ils incarnent une des spécialités des plus étranges, des plus singulières aussi. Contrairement au sol, aux barres parallèles, à la barre fixe, aux arçons et au saut de cheval, les anneaux sont basés sur la force. Les figures et les mouvements y sont restreints: il s'agit, essentiellement, d'une succession de rotations en avant et en arrière, ponctuée d'équilibres qui représentent la plus grosse difficulté de l'agrès. Le travail du corps est localisé: c'est le seul agrès où les jambes ne travaillent pas. Jean-Louis Bourbon, entraîneur de l'équipe de France, revient, à l'occasion des Internationaux de France ce week-end à Bercy sur les caractéristiques d'une spécialité complexe.
Une exigence de maturité. «Cet agrès ne se contrôle qu'après un certain âge. Cela ne sert à rien de forcer les gymnastes à une spécialité aussi différente des autres avant 21 ou 22 ans. Il faut que l'athlète soir mûr pour pouvoir utiliser ses capacités techniques; soit deux ans de travail. Certains mouvements de rotation peuvent être traumatisants s'ils ne sont pas effectués correctement. Si les poignets et les coudes ne risquent pas grand-chose, les épaules et surtout les articulations souffrent lorsque l'axe de la rotation est plus bas que celui des anneaux.»
Une question de force et de mémorisation. «La prédominance de la puissance limite l'évolution des anneaux. Il suffit de pouvoir maîtriser sa puissance