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Libération
Portrait

Bertrand Piccard, l'héritier

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publié le 22 mars 1999 à 0h14

Bertrand Piccard, 41 ans (Libération du 2 mars ), s'est mis au

niveau de ses devanciers. Le psychiatre suisse s'inscrit dans la lignée des savants-aventuriers qui ont écrit les premiers tomes de la saga familiale. Le grand-père invente la cabine pressurisée qui ouvre la voie à l'aviation moderne et grimpe à 16 000 m. En s'en inspirant pour dessiner son professeur Tournesol, Hergé immortalise ce physicien copain d'Einstein et de Marie Curie. Jacques, le père, développe le sous-marin comme engin d'exploration et de tourisme et plonge à moins 10 000 m. Enfant, Bertrand assiste au lancement d'Apollo 11, au coude à coude avec le fils de Werner von Braun, le père de la conquête spatiale. Il s'enflamme pour Lindbergh, l'aviateur, Mayol, le plongeur, ou les cosmonautes Glenn et Lovell. Adolescent, il se demande quelle part de butin lui est laissée dans la tanière aux exploits: «Longtemps, j'ai eu la nostalgie du temps des grandes découvertes. Puis, j'ai réalisé que le dernier domaine à explorer était l'âme humaine.» Sa mère est philosophe de formation et fille de pasteur. Elle le pousse vers le piano et la psychologie. Elevé dans le protestantisme, il se préoccupe de bouddhisme, de taoïsme. Lit Gurdjieff, qui conseille: «Ne vous figez pas, la vie ne se fige jamais.» Il s'intéresse aux thérapies de groupe, s'installe comme psy, se spécialise dans l'hypnose. En phase avec la civilisation des loisirs, Piccard cligne de l'oeil à ses ancêtres en devenant l'un des pionniers de l'aile-delt