C'est un grand-père malgré lui. Un héros dans l'ombre malgré tout.
Un réserviste de la république des airs. Au départ, rien ne poussait Brian Jones, 51 ans, à intégrer les rangs des tour-du-mondistes. Il y a accédé par accident et sens du devoir. Décembre: Richard Branson a grillé l'espace aérien chinois et ébouriffé Pékin, qui menace de flinguer le moindre ballon au-dessus de sa tête. Piccard and Co, qui avaient abusé de diplomatie pour obtenir un laissez-passer, enragent. Dans la foulée, Piccard le psy égotiste se brouille avec son nouveau copilote, Tony Brown. Breitling, financeur et codécideur, appointe Jones. Jusque-là pilote remplaçant du projet, l'ancien de la Royal Air Force renfile sa combinaison. Responsable de la production de la nouvelle capsule et des systèmes de vol, il met la théorie de côté pour l'action. Non sans angoisse. «Ce n'est pas facile, mais c'est un défi.» Avec son sens de la hiérarchie, il laisse les sun-lights à Piccard et s'occupe de l'intendance. Si le Suisse est un aventurier par héritage génétique, lui se sucre aux nuages par héritage culturel. Il a 16 ans quand il prend ses premières heures de vol. Aujourd'hui, le natif de Bristol la venteuse totalise 5 000 heures de vol. Dont 1 600 en ballon, qu'il a découvert sur le tard (1986). Et, depuis dix ans, il joue les instructeurs sur cet engin. L'an passé, c'est lui qui a joué les techniciens au sol dans la tentative avortée en Birmanie. Colonisateur des airs, c'est lui aussi qui avait ce rêve très