Autant en rapportent les vents. La gloire d'un exploit inédit,
mâtiné de surf écolo avec les nuages. La pulvérisation des records (de distance et de durée de vol en ballon). La manne à venir, à commencer par un million de dollars comme prime d'un vol maousse: 46 759 km en dix-neuf jours, vingt et une heures et cinquante-cinq minutes de vol dans une nacelle pressurisée de 5,40 mètres de long sur 2,5 de haut. Bertrand Piccard (Suisse, 41 ans) et Brian Jones (Britannique, 51 ans) ont le cône glacé hier matin dans un no man's land de sable à 800 km au sud-ouest du Caire. Depuis la veille, et leur survol du point 9,27 degrés de longitude ouest, au-dessus de la Mauritanie, ils étaient devenus les premiers hommes à avoir effectué le tour du monde en ballon sans escale.
Première course. La boucle de l'histoire du plus léger que l'air, que les frères Montgolfier avaient commencé à nouer en 1783, est bouclée. Les fous volants n'ont plus rien à conquérir. Rien qu'à se battre pour circumnaviguer plus haut, donc plus vite. Ils ne feront pas plus fort. Il fallait être les premiers à faire le tour. Piccard, le psy à l'ascendance chargée, perfectionniste et passionné, et Jones, ancien de la Royal Air Force, soldat de réserve dans cette aventure, rappliqué sur le fil (lire ci-contre), resteront les premiers à «l'avoir fait». L'air est coupé sous les pieds des surexcités par le dernier grand défi aéronautique. Du businessman américain du sport-aventure Steve Fosset au mégalomane anglais Richard