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Libération

Premiers pas en Tournoi de Christophe Juillet.«Ma hantise, c'était qu'on soit troué en défense»

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publié le 22 mars 1999 à 0h14

Londres envoyé spécial

Christophe Juillet avait déjà joué en équipe de France contre l'Argentine en 1995. Mais, samedi, le troisième ligne centre qui apparaît comme l'un des meilleurs de France faisait ses débuts dans le Tournoi. Il a eu 30 ans à Twickenham et, malgré la défaite, il veut bien laisser dire que c'est le plus bel âge de la vie. Explications.

Le frisson. «Ce que tu ressens ici, c'est ce que tu ressens pendant les vingt premières minutes d'un match difficile de championnat, quand tu joues à l'extérieur, qu'on veut t'impressionner. Mais là, ça dure pendant quatre-vingts minutes. C'est rugueux, ils sont durs. Je me dis, alors, que j'ai encore du boulot. Et puis c'est impressionnant de jouer ici. En entrant, j'ai pensé à toutes les figures avec qui j'avais joué, pas forcément des gens connus, mais des gens qui m'ont marqué. Toute ta vie défile. Et puis tu penses aux gens qui t'aiment et qui te voient. Ça a l'air naïf, mais, voilà, tu sais que ça va être dur et tu vas chercher des ressources au fond de toi, un peu intimes. Ensuite, les hymnes te donnent le frisson. Ça a dû arriver à chacun, mais, voilà, cette fois-ci, c'est à moi.

«Au premier contact, tu te dis qu'ils sont faits comme toi et tu oublies toutes les histoires que tu as pu te raconter, même inconsciemment. Parce que ma hantise, c'était qu'on soit troués défensivement. Tu y es, tu ne vois pas qui tu prends, tu sais que tu fais tomber du blanc. Et puis après, tu vois que Rodber ne passe pas, tu vois que Dalla