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Libération

vol a skis. Un ex-champion raconte son saut à Planica.«De la glisse pure, on surfe sur l'air»

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publié le 22 mars 1999 à 0h14

Nicolas Jean-Prost, ancien leader de l'équipe de France et

consultant sur Eurosport, se plaignait de ne plus rêver de saut. Ce week-end, en ouvrant le concours de vol à skis samedi avec un bond à 185 m (son record date de 1998, avec 200 m), il a repassé ses nuits à planer. En conclusion d'une saison de saut qui a vu la victoire finale de l'Allemand Schmitt à Planica (Slovénie), il revit son vol.

Le rendez-vous. «Le vol à skis, c'est une récompense, dit-il. Les cinq premiers jouent la gagne, les autres sont là pour le plaisir. Il n'y a plus de notion de classement mais de victoire sur la peur. Perché là-haut, t'es tout petit. Plus tu vieillis, plus ce tremplin devient immense. Quand, en plus, tu sais qu'il y a eu un accident (rien n'a filtré sur l'état de santé du Russe Kobelev, dans un état critique depuis une chute, jeudi, ndlr), tu n'en mènes pas large. D'habitude, je ferme les yeux. Mais là, je l'ai vu. Il faut vite se concentrer sur le vol. Battre le record du monde est la seule chose qui compte ici.» Ce record est tombé samedi: le Norvégien Ingebrigtsen l'a porté à 219,5 m.

Mais, avant de penser à voler, les sauteurs doivent s'habituer à sauter à une autre échelle: le tremplin de Planica (K185) est deux fois plus grand que les tremplins habituels (K120). «Il faut s'adapter à la vitesse et pouvoir déclencher un saut à 100 km/h au lieu de 90 km/h. Le mouvement s'effectue plus tôt. Avec une précision de 1 ou 2 centièmes de seconde. On pense plus à la gestuelle qu'à la puis