Le football se décline difficilement au féminin pluriel. Les filles du club de football du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) peuvent en témoigner. Le 9 février, Nicole Abar, entraîneur et ex-internationale, a déposé une plainte au nom de la section féminine (50 joueuses) pour discrimination sexiste devant le tribunal de Nanterre. Un aboutissement judiciaire qui intervient après une longue liste de vexations, coups bas et injustices dignes de figurer au Guinness Book des archaïsmes.
Au Plessis-Robinson, les joueuses en ont bavé. Elles se sont vu interdire d'accès aux vestiaires et se sont déshabillées dans les couloirs devant les garçons. Elles ont quémandé des terrains, attendu que les gars finissent de jouer pour s'entraîner. Elles ont mendié une part du budget du club conforme à ce qu'elles rapportaient en recettes. Elles ont subi des vexations minimes et répétées. Comme de jouer certains matchs de championnat sur des terrains stabilisés tandis que la pelouse d'honneur est réservée aux seniors. Comme d'effectuer les déplacements en voiture personnelle, à leurs frais, quand les hommes ont des primes de match. Comme de ne jamais figurer aux tableaux d'honneur des joueurs. Comme de ne pas avoir droit aux bons pizza-McDo gracieusement distribués aux garçons après les victoires. Comme d'avoir un seul éducateur rémunéré pour trois équipes. Toutes ces bassesses ont connu leur apothéose un soir de mai et d'assemblée générale.
Humiliées. En 1997, elles avaient loupé