Genève de notre correspondant
Des dizaines de caméras de télévision, des centaines de fans qui crient «Hourra», une famille royale italienne avide de publicité, un grand promoteur immobilier très looké, un PDG-aérostier malheureux à ses heures Richard Branson anxieux de rappeler son existence à coups de bouteilles de champagne, des VIPs de toutes tailles venus voir et se faire voir, un sponsor en état de béatitude avancé, et un vice-président de la Confédération helvétique qui a vu en Bertrand Piccard «le petit prince venu du ciel et du désert». Bref, c'est en véritable héros suisse que Piccard a atterri lundi à 12 h 45 sur le tarmac de l'aéroport de Genève, en compagnie de son coéquipier britannique Brian Jones.
Hangar. Epuisés par un périple de 46 759 km en 19 jours, 21 heures et 55 minutes autour de la Terre, les deux hommes ont été fêtés, mais point trop, modestie suisse oblige. Pas d'équivalent des Champs-Elysées, mais un froid hangar de l'aéroport pour les accueillir. Venu de Berne, Adolf Ogi, ministre des Sports et vice-président helvétique, s'est d'abord fait lyrique: «Vous avez emporté nos rêves avec vous. Vous nous les rendez plus beaux, grandis, enrichis», puis politique: «Vous incarnez la Suisse performante tournée vers l'avenir, voilà le message», ajoutait-il. Rayonnant de bonheur, Piccard s'est aussitôt transformé en parfait ambassadeur de son pays, évoquant dans ses premières paroles «la médaille de la candidature de Sion pour les Jeux olympiques de 2006» q