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Libération

DARTS. Champion du monde à deux reprises, cet ancien facteur est devenu une star aux Pays-Bas. «Barney», héros du peuple à la pointe des fléchettes

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publié le 25 mars 1999 à 0h17

Amsterdam de notre correspondante

Comment devenir héros national aux Pays-Bas? Il suffit de se lancer dans les fléchettes. Raymond Van Barneveld, «Barney» pour les intimes, c'est-à-dire pour des millions de Néerlandais, en sait quelque chose: il a failli être étouffé par la foule à l'aéroport d'Amsterdam à son retour du tournoi de Frimley Green en Angleterre. Pour la deuxième fois consécutive, cet ex-facteur est devenu champion du monde de «darts» (les fléchettes, voir règles ci-contre). Et, comme le placide Barney a de l'humour, il s'est laissé allé, à l'issue du championnat, à une plaisanterie toute trouvée: «Le facteur gagne toujours deux fois»" Suspense. La finale a douché tous ceux qui pensaient que les fléchettes étaient un spectacle mortel. Quatre millions de Néerlandais sur quinze sont restés suspendus à leur télévision ce dimanche-là. Femmes au foyer et sportifs, jeunes et vieux, ont suivi avec une tension digne d'une finale de Mondial de foot les retournements de situations. Il est vrai qu'aux fléchettes, le suspense peut être haletant: tout se joue à quelques millimètres d'intervalle. C'est ainsi qu'avec un calme absolu et un regard morne, le rondelet Barney n'a pas bronché jusqu'au point final, où il a explosé en larmes et embrassé le portrait d'une tante récemment décédée et à qui il avait promis de gagner.

Barney a beau répéter qu'il reste un fils du peuple, sa victoire lui est quand même un peu montée à la tête. Lui arracher un entretien tient de l'exploit. Il f