C'est sans doute ce qu'on appelle tenir sa revanche. Il y a quelques
années, il se faisait virer de l'Insep (1). «Trop petit pour réussir», pensait-on de lui à l'époque. Mais jeudi soir, Sébastien Grosjean s'est hissé en finale du tournoi de Key Biscayne après avoir usé le métronome espagnol Francisco Clavet (3-6, 6-3, 6-1). «C'est comme un rêve», racontait Grosjean à l'issue du match, éberlué d'atteindre à 20 ans sa première finale ATP alors qu'il bataillait encore sur le circuit challenger le mois dernier. Grosjean, 74e joueur mondial, devra toutefois redescendre de son nuage à l'heure d'affronter samedi Richard Krajicek, vainqueur de l'autre demi-finale face à Thomas Enqvist (6-4, 6-2). Car le Néerlandais n'est plus le grand échalas (1,96 m) au jeu fruste qui remportait Wimbledon à coups de services gagnants en 1996, l'année où Grosjean devenait champion du monde chez les juniors. En panne de service face à Enqvist, Krajicek, 7e joueur mondial, n'en a pas moins relevé le défi du fond du court, neutralisant le cogneur suédois sur son terrain de prédilection. «Il a vraiment été très impressionnant toute la semaine. Il va être très difficile à battre», pronostiquait Enqvist au sortir du court. Et pour cause: non seulement le Néerlandais pourrait retrouver la puissance de son engagement (une de ses premières balles a été chronométrée à 220 km/h durant le tournoi), mais il a aussi passé beaucoup moins de temps sur le court que Sébastien Grosjean. Le Français a en effet dû arrac