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Enquête

Foot, rugby, hand: les agressions se multiplientLa violence à l'attaque sur tous les terrains Qu'il soit calculé ou qu'il résulte de la fatigue et de la colère, l'acte violent est désormais intégré à la préparation de la plupart des sports collectifs.

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publié le 29 mars 1999 à 0h20

Marseille envoyé spécial

«Lorsqu'un footballeur fait un tacle par-derrière au moment où son adversaire a l'avantage, il se conduit comme un braqueur de banque qui prend un otage afin de se faire remettre la caisse!» Richard Pfister, directeur de recherche à la faculté des sciences du sport de Marseille-II, ménage son effet de style. Pour ce psychogénéticien responsable du Groupe d'étude de la violence dans le sport (GEVS, qui étudie les comportements d'agression dans la pratique des sports collectifs), les deux types d'agression sont à rapprocher puisqu'ils concourent à tirer avantage de la situation. D'un côté, le but ou la passe décisive avortent; de l'autre, la route du coffre-fort est ouverte. Mais ni le joueur ni le braqueur n'en veulent personnellement à leur cible. «Cette violence instrumentale ­ elle sert à quelque chose ­ est préméditée. Elle se caractérise par la froideur, la réflexion de sa mise en oeuvre, explique Pfister. La seconde forme d'agression présente sur un terrain de sport, la violence hostile, est en revanche déclenchée par une forte charge émotionnelle, par la colère. Elle est destinée à provoquer un dommage direct à l'adversaire. Elle s'en prend négativement à l'individu en cause, sans désir de gain.» Facteur de performance. L'agression «instrumentale» contre un membre de l'équipe adverse relève donc d'un véritable savoir-faire, d'un facteur de performance pour les sportifs de haut niveau, au même titre que la rapidité, la technique ou la force. De