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Libération

Ne pas confondre sport de combat et bastonLa dépense physique seule ne peut canaliser l'agressivité.

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publié le 29 mars 1999 à 0h20

Contrairement à toutes les idées reçues, le sport ­ la «dépense»

physique ­ n'endigue pas l'agressivité des pratiquants, pas plus d'ailleurs que celle des supporteurs. Inscrire un enfant à un cours de boxe française pour réfréner son goût immodéré de la bagarre en cour de récréation ne sert à rien. Les théories appelées énergétistes, qui prétendent qu'il suffit de consommer la substance énergie pour se calmer, sont aujourd'hui dépassées. «Il n'y a pas d'effet cathartique de la violence ni du spectacle de la violence, bien au contraire», affirme-t-on dans les laboratoires de recherche.

Expérience. Pour la pratique sportive, les Américains ont été les premiers à le démontrer, en mesurant le taux d'agressivité de groupes d'enfants avant et après une partie de football grâce à la technique dite de «la machine à agresser». Les enfants sont placés dans une situation de maître contre élève. Celui qui joue le rôle du maître doit imposer quelque chose à son élève. Le «maître» a à sa disposition une boîte reliée à l'«élève» par des fils électriques. Sur le couvercle, dix boutons sont censés délivrer comme punition une charge d'électricité croissante, qui correspond à la mesure du «taux d'agressivité» de celui qui manipule l'engin. La première mesure est réalisée avant un tournoi sportif, et la seconde à l'issue de la phase de jeu. La différence de charge entre les deux mesures détermine l'agressivité résultant de la pratique sportive. La décharge la plus importante est toujours administ